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Interview de Louis Fouché avec Tristan Edelman sur l'Art des 5 mouvements

Tristan est chorégraphe, danseur, musicien, philosophe et militant pour le vivant et le vif. Il sort un nouveau livre pour nous aider à remettre en mouvement la part indomptable en nous.

Interview de Louis Fouché avec Tristan Edelman sur l'Art des 5 mouvements

Interview de Louis Fouché avec Tristan Edelman sur l'Art des 5 mouvements

Tristan est chorégraphe, danseur, musicien, philosophe et militant pour le vivant et le vif. Il sort un nouveau livre pour nous aider à remettre en mouvement la part indomptable en nous.

entretien/interview du 30-11-2024
Entretien avec Tristan Edelman : L’Art des Cinq Mouvements, une Philosophie du Vivant - Mars 2025
Date : Mars 2025 (contexte implicite basé sur la date système)
Locuteurs : Louis Fouché, Tristan Edelman
Thème : Philosophie du mouvement, énergétique spirituelle, et reconnexion au vivant
[Musique] [Applaudissements] [Musique]

Introduction par Louis Fouché
Louis Fouché :
Merci d’être là. On est réunis parce qu’on se connaît bien, on est même amis, on peut dire. Tu sors un nouveau livre que tu m’as envoyé, qui parle des cinq mouvements. Est-ce que tu pourrais te présenter pour ceux qui ne te connaissent pas ? Ton parcours est atypique, c’est quoi ?
Tristan Edelman :
En quelques mots, je suis chorégraphe, compositeur, auteur, écrivain maintenant, philosophe, artiste engagé – tout ça. On m’appelle un "couteau suisse", mais la racine de tout ça, c’est le mouvement. C’est pour ça que j’ai écrit L’Art des Cinq Mouvements, après des livres introductifs comme Les Indentables, dont tu as fait la préface, Louis, qui nous correspond bien. Ça faisait longtemps que je pensais à ce concept de mouvement qui réunit tout ce que je fais.
Louis Fouché :
On te présente différemment selon les jours : énergéticien, danseur, philosophe. Dans notre culture latine, on dirait un "touche-à-tout" avec une connotation péjorative, mais pas du tout, non ?
Tristan Edelman :
Non, quand tu es à la racine, comme un arbre, tu touches plusieurs domaines avec cohérence. Les Anglo-Saxons valorisent ça mieux que notre culture latine, souvent homogène. Pourtant, regarde les humanistes – Léonard de Vinci, Erasme – ils étaient éclectiques, avec une logique particulière pour le progrès.

Philosophie du mouvement et L’Art des Cinq Mouvements
Louis Fouché :
Tu te présentes avec plein de casquettes – danseur, compositeur, chorégraphe, philosophe, activiste – un costume d’Arlequin. Ce qui m’intéresse, c’est que ton livre traite de cette multiplicité : qu’est-ce qui reste stable dans un monde qui bouge ? Dans l’effondrement de notre société, où se cramponner ? Pour toi, il n’y a pas d’endroit fixe, c’est dans le chaos qu’on trouve autre chose ?
Tristan Edelman :
Oui, c’est une proposition déstabilisante. On renforce les identités – sexuelle, religieuse, idéologique – mais je suis dans le lâcher-prise total. Pour se cramponner, il faut lâcher les identités et retrouver le mouvement. Ça permet une "cora", un environnement de confiance, pas chaotique. "Chaos" vient de "khaos" (grec), lié à "gay" (indo-européen : bondir, chèvre sauvage), repris dans la tragédie grecque – le sacrifice de la chèvre, du mouvement, récupéré par la cité. La "cora" protège, inverse le chaos : des mouvements de temps, d’espace, de reliefs, sans dualité ni catégories.
Louis Fouché :
Lâcher les identités est angoissant, mais tu parles d’un retour au "nouveau-né", à Saint François d’Assise, aux spiritualités qui dépassent les rituels ?
Tristan Edelman :
Oui, toute spiritualité cohérente demande de lâcher les catégories, les identités, même les rituels qui enferment. Le parcours vers le mouvement est progressif, pas une illumination subite. On part de là où on est, on crée de nouveaux rituels pour faire fondre les anciens, jusqu’au flux. Les nymphes grecques, avant les dieux, sont des êtres de mouvement, de nature – pas un état naturaliste, mais une transition ondulatoire, comme Ravel au piano. Philotès (amitié, amour direct) les guide, sans médiation mentale. On retrouve ça dans les traditions africaines Yoruba, avec Eshu/Elegba, une divinité entre-deux qui remet en cause l’ordre cosmique pour réintroduire du jeu.

Les cinq arts du mouvement
Louis Fouché :
Ton livre fixe le mouvement dans une conceptualisation, pourtant indomptable. Tu l’approches par cinq arts. C’est quoi ?
Tristan Edelman :
Tu soulèves un tourment : comment écrire l’insaisissable dans un livre ? J’ai mis 15-20 ans, rejeté quatre versions, car je trahissais mon propos. Comme Virginia Woolf, je mets des "bombes" – paradoxes, récits, poésie, démonstrations philosophiques, scientifiques (physique quantique), inspirations culturelles – pour rompre la distance entre représentation et mouvement. La poésie éclate le langage, la danse et le combat me reconnectent. C’est limité, c’est un livre, alors je dis : "Sortez du livre !"
1. L’Art du combat
Tristan Edelman :
Les cinq arts représentent les énergies du mouvement. L’art du combat, que je pratique, réceptionne l’énergie primordiale – colère, confrontation, observation, survie, peur positive. Ce n’est pas la guerre (nihiliste), mais une évolution.
Louis Fouché :
Tu dis que ça connecte à une énergie de jeunesse, de libération des chaînes, un sursaut contre l’asservissement ?
Tristan Edelman :
Oui, un instinct vital. Face à la maltraitance – couple, rue, travail – on dit "ça suffit". Avec Frantz Fanon, je distingue la violence nihiliste du colonisateur et celle du colonisé qui résiste, un combat contre la guerre.
Louis Fouché :
On commence par là, pas par la danse, pour admettre qu’on est exproprié de nos vies ?
Tristan Edelman :
Oui, certains lecteurs voulaient commencer par la danse, mais non. On part de la racine : "Merde, je me fais posséder, stop au nihilisme !"
2. L’Art de la danse
Tristan Edelman :
Ensuite, la danse, la musique, l’art vivant. Une improvisation dans un mouvement conscient, presque inconscient, régénérateur, comme un maître d’aïkido le décrit. Dans mes cours (bien-être, combat, danse du monde), je structure pour déstructurer, libérer l’inspiration. Accessible à tous, surtout aux jeunes qui dansent partout.
Louis Fouché :
Mais cet art est récupéré par le pouvoir – Hollywood, l’Église ?
Tristan Edelman :
Oui, Hollywood concrétise les idéologies via le narratif artistique. Je veux rappeler que la puissance de l’art – danse, musique – doit être reprise, surtout aujourd’hui où le virtuel nous sédentarise, un antimouvement. Danser, c’est revenir au nomadisme du mouvement, pas un territoire à posséder.
Louis Fouché :
Combat et danse ramènent à une énergie primordiale, enfantine, joyeuse, liée à la santé ?
3. L’Art énergétique
Tristan Edelman :
Oui, la troisième partie : l’énergétique. Classé ainsi par l’éditeur, ce domaine explose. Je clarifie ces mots galvaudés. Ce n’est pas une thérapie, mais une reconnexion au tout, avec des effets sur le bien-être, parfois miraculeux. Pas dans la case santé juridiquement, mais dans le bien-être – bonheur, félicité chez les Grecs et chrétiens – au-delà de la maladie.
Louis Fouché :
C’est quoi l’énergétique ?
Tristan Edelman :
J’utilise des pratiques anciennes – médecine chinoise, Ayurveda, chamanisme (Afrique, Brésil, Cuba) – connectées à une spiritualité. Je les mets à jour pour notre multiculturalité, avec des outils comme le fluidisme (imposition des mains), massages, exercices, parole (héritage psychanalytique). Le mouvement mute en énergie, matière, existence.
Louis Fouché :
Ton livre, L’Art des Cinq Mouvements (éditions Guy Trédaniel), est une philosophie pratique de l’énergétique, confrontant science et spiritualité ?
Tristan Edelman :
Oui, avec un ami physicien quantique, j’ai exploré thermodynamique et quantique. La science observe des transformations d’énergie, mais en séquençant, elle sort du mouvement. L’énergétique spirituelle ne peut être scientifique : dès qu’on mesure, l’énergie échappe.
4. L’Art de la pensée
Louis Fouché :
La science rationaliste réduit l’énergie en objets. Ton énergétique est un mouvement incessant, apaisant, reliant vie et mort ?
Tristan Edelman :
Oui, une mutation sans début ni fin. Giordano Bruno disait que Dieu change perpétuellement. Les mots séquencent, mais un récit mouvant peut toucher l’émotion, le lieu du mouvement chez l’autre.
5. L’Art de la vie
Louis Fouché :
L’artiste met en résonance collective ce flux ?
Tristan Edelman :
Oui, un récit plein de mouvement touche l’émotion avant la raison. L’artiste n’est pas un expert, mais celui qui, par un travail intérieur, connecte au flux créatif.

Origine et intention du livre
Louis Fouché :
Ton entreprise réunit les cosmogonies – Grecs, chamanes – pour une énergétique spirituelle, pas une explication du monde ?
Tristan Edelman :
Non, le monde ne s’explique pas. Dès l’introduction, j’avoue mon impuissance. C’est une incitation, pas une explication. Ça a commencé dans un cours de danse : j’ai intégré des pratiques chamaniques, brisant les catégories. Je veux créer une onde chez le lecteur pour qu’il se connecte au mouvement.
Louis Fouché :
Résume ton livre en quelques mots ?
Tristan Edelman :
Mouvement. Pas juste bouger, mais imagine le mouvement pur. Une méditation là-dessus : tempête, océan, soleil, bien-être, voyage, amour – tout ça.

Mouvement et rapport au temps
Louis Fouché :
Tu parles du temps ?
Tristan Edelman :
Oui, dans les moments de connexion – balade, rencontre, chagrin, joie – le temps linéaire disparaît. Une épaisseur, un éternel présent, un changement perpétuel s’impose. Les morts sont avec nous, pas symboliquement, mais transformés. Ça apaise, redimensionne la mort, la vieillesse. Être jeune, c’est rester connecté au mouvement, une sérénité confiante.
Louis Fouché :
Ces expériences de flux, d’un temps large, réveillent la passion de vivre, de la survie au mouvement ?
Tristan Edelman :
Oui, des instants de reliance au grand mouvement, présents chez l’enfant, qu’on perd avec l’âge.
Louis Fouché :
C’est l’apanage du sauvage, antithétique à notre civilisation ?
Tristan Edelman :
Complexe. Le mouvement crée son contremouvement – civilisation, dualité. Est-ce naturel ou humain ? Une question irrésolue. Dans le livre, trois récits montrent ce parcours : nihilisme, connexion, transmutation. La civilisation intensifie ces connexions, rendant le retour au mouvement plus puissant.

Mouvement vs chaos
Louis Fouché :
Pas un retour à la nature, mais un art de l’entre-deux, comme l’art africain qui détourne ?
Tristan Edelman :
Oui, pas Rousseau. Un art de la récupération, du voyou, même avec la technologie.
Louis Fouché :
Une illumination sans héroïsme, dans la vie quotidienne ?
Tristan Edelman :
Oui, pas monacale. Vivre intensément toutes les émotions, sans détachement. Une sérénité du mouvement, pas un idéal.
Louis Fouché :
Cora, pas chaos, un mouvement avec sens ?
Tristan Edelman :
Oui, cora n’est pas anarchie menaçante. Un monde hors loi, avec son relief, son temps, immédiat, structuré différemment.

Conclusion et projets
Louis Fouché :
Titre et conditions d’écriture ?
Tristan Edelman :
L’Art des Cinq Mouvements : Combat, Danse, Énergétique, Pensée, Vie (Guy Trédaniel). J’ai testé plein de titres, aucun ne saisissait tout. 15-20 ans, un aveu d’impuissance, des récits vivants pour réveiller le lecteur.
Louis Fouché :
Un livre à transmuter en ballet ?
Tristan Edelman :
Oui, cinématographique. J’ai une comédie musicale (Indentable), mais ça demande des fonds. Je suis fatigué, je fais avec des bouts de ficelle, des scènes spontanées.
Louis Fouché :
On te retrouve où ?
Tristan Edelman :
L’Art des Cinq Mouvements, en librairie, sur Internet. Tapez "Tristan Edelman cora holistique", vous trouverez.
Louis Fouché :
Merci Tristan !
Tristan Edelman :
Merci à toi, à vous tous !
[Musique]

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