Entretien avec Stéphane Blais : Fondation pour la Défense des Droits et Libertés du Peuple - Québec 2025
Date : 2025 (contexte du 3e Congrès des Ambassadeurs)
Locuteurs : Louis Fouché, Stéphane Blais
Thème : Résistance citoyenne, autosuffisance alimentaire, santé et démocratie participative au Québec
[Musique d’introduction]
Introduction par Louis Fouché
Louis Fouché :
OK, ça tourne à l’image, ça tourne au son. Interview Stéphane Blais. Bonjour Stéphane, ça va ? Tu vas bien ? Quel bonheur de vous avoir, comme on dit au Québec, avec Étienne et Valérie ensemble. Quel foisonnement intellectuel, quel beau cadeau vous nous faites !
Stéphane Blais :
Ouais, merci beaucoup. C’est un honneur de pouvoir être là au Québec, un si beau pays avec de si beaux habitants, qui porte haut la liberté et la cohésion du groupe social et de la communauté.
Présentation de Stéphane Blais
Louis Fouché :
Tu t’appelles Stéphane Blais. Pour ceux qui ne te connaissent pas en France, peux-tu te présenter succinctement ?
Stéphane Blais :
Oui. Je suis un activiste politique. J’ai une formation en sciences politiques et en sciences comptables. J’étais comptable professionnel agréé, un titre régi par un ordre professionnel au Québec. J’ai été radié dans le cadre de la crise sanitaire, comme plusieurs professionnels. Radié à vie, plus 18 mois, plus 22 000 dollars d’amende.
Radiation et représailles
Louis Fouché :
Attends, je t’arrête une seconde pour que les Français prennent la mesure. Peux-tu redire ce que tu viens de dire ? Tu étais comptable dans l’Ordre des comptables du Québec ?
Stéphane Blais :
Effectivement. Le fait d’avoir poursuivi le gouvernement du Québec, engagé des experts, a conduit à une interrogation par le syndic de l’Ordre des comptables. Ils ont jugé que j’étais d’extrême droite et m’ont radié à vie, plus 18 mois, plus 22 000 dollars d’amende. Ils voulaient faire un exemple avec ma radiation, car je suis président et fondateur de la Fondation pour la Défense des Droits et Libertés du Peuple, qui organise le congrès cette année – le 3e. Nous sommes au cœur du mouvement québécois, avec des recours juridiques et des mobilisations de 50 000 à 75 000 participants. Ça a fait peur au gouvernement, et les ordres professionnels, créatures du pouvoir, ont exécuté une commande politique.
Louis Fouché :
Donc, tu étais comptable, mais tu as élargi ton métier à une action citoyenne via cette fondation, qui a poursuivi le gouvernement durant la crise sanitaire. Tu t’es pris un retour de bâton ?
Stéphane Blais :
Oui, quatre jours après le dépôt de la poursuite, médiatisée avec un avocat connu, j’ai reçu 75 questions du syndic. On a déposé un mardi, et le vendredi, je devais répondre dans la journée – ridicule. Je les ai envoyés promener, disant que je n’avais pas à répondre, car ils étaient une créature du gouvernement impliqué dans une poursuite citoyenne sans lien avec ma profession.
Parcours avant la crise sanitaire
Louis Fouché :
Avant le Covid, avais-tu déjà entrepris des actions contre le gouvernement ou pour promouvoir la liberté ?
Stéphane Blais :
Oui, j’étais chef du Parti Citoyen Pouvoir du Québec, inspiré par Étienne Chouard – un modèle qu’on est heureux d’avoir ici. Ce parti prônait les ateliers constituants, les référendums d’initiative citoyenne, la transparence totale de l’État, la décentralisation, la protection de la liberté d’expression, et la création monétaire par le peuple. On a fait une élection où notre page Facebook, malgré notre petite taille, était plus populaire que celles des grands partis. Avec des candidats comme Alexis Cossette-Trudel, connu en France, et Daniel Pilon, connu au Québec, on a été les racines du mouvement québécois.
Anticipation de la crise
Stéphane Blais :
On se doutait que c’était une arnaque. Avec le Brexit et l’élection de 2016 aux USA, ça préparait une attaque contre nos démocraties. En janvier 2020, j’ai dit à ma femme : "Il va se passer quelque chose, c’est une année électorale." Quand la crise est arrivée, j’ai donné le bénéfice du doute. Le 13 mars, avec deux semaines de confinement, puis un renouvellement, j’ai dit : "C’est sûr, ils mentent." J’ai engagé un avocat, et on a lancé une poursuite contre le gouvernement du Québec.
Fondation pour la Défense des Droits et Libertés
Stéphane Blais :
Les experts locaux avaient peur des représailles, alors on est allés en Europe. La Fondation a rencontré Christian Perronne, puis tissé des liens avec toi, Louis Fouché. Des experts comme Toubiana, Perronne, et Claire Craig nous ont aidés. On rend l’appareil en créant des ponts permanents avec vous pour une résistance citoyenne internationale, priorisant les pays francophones (Suisse, Belgique, France).
Rôle de coordination
Stéphane Blais :
On coordonne sans imposer. Chaque groupe garde sa liberté, mais on leur donne de la visibilité. En 2022, Christian Perronne est venu au 1er congrès – une bombe après deux ans sans activités présentielles. En 2023, avec Berkov et El Berger, on a abordé l’autosuffisance alimentaire, priorité des participants de 2022. On a demandé un engagement public : tendre vers des jardins autofertiles, des serres. Ça a explosé au Québec, avec des initiatives décentralisées mais collaboratives.
3e Congrès : Société et santé
Stéphane Blais :
En 2025, au 3e congrès, on évalue cet engagement. La thématique s’élargit : le samedi, société (démocratie, manipulation psychologique) avec Étienne Chouard, Valérie Bugault, Lucien Cerise, et Me Richard Goyette. Le dimanche, santé, avec Mario Giroux (système québécois et annonce sur une plainte à l’Ordre), Christian Perronne, toi Louis, et Jean Dion, expert en médecine intégrative hors Big Pharma.
Actions passées : Lanceur d’alerte et parti politique
Louis Fouché :
Je reformule : tu t’es investi personnellement comme lanceur d’alerte sur les malversations comptables des municipalités ?
Stéphane Blais :
Oui, j’ai enquêté le pouvoir. Vice-président du Mouvement Intégrité Québec, j’exposais les fraudes. Par exemple, à Saint-Augustin, près de Québec, j’ai démontré une fraude : 30 ans d’investissements en 4 ans, prix gonflés par 5 ou 6. Les médias mainstream relayaient, les citoyens ont exigé la démission du maire – obtenue. J’étais candidat là-bas et devenais une menace pour l’establishment régional.
Louis Fouché :
Ensuite, avec Citoyen au Pouvoir, vous avez concouru aux élections, puis renoncé, estimant que ce n’était pas la solution ?
Stéphane Blais :
Oui, inspirés par Étienne Chouard, on voulait montrer qu’on ne décide de rien en votant tous les 4 ans. On proposait le référendum d’initiative citoyenne, les ateliers constituants, la transparence, l’anti-carriérisme politique (tirage au sort, mandat de 2 ans), la décentralisation, et la liberté d’expression avec des médias citoyens. On avait 9 ancrages : pas de gauche/droite, juste le pouvoir au citoyen.
Transition vers la Fondation
Stéphane Blais :
On a dissous le parti par référendum interne, transférant 50 000
aˋ∗DeˊmocratieDirecte∗.Lesancragesviventdanslescitoyens,pasdansuneentiteˊ.LaFondationaeˊmergeˊavectroisvolets:deˊfendre,mobiliser,informer.Onaleveˊ400000à *Démocratie Directe*. Les ancrages vivent dans les citoyens, pas dans une entité. La Fondation a émergé avec trois volets : défendre, mobiliser, informer. On a levé 400 000à *Démocratie Directe*. Les ancrages vivent dans les citoyens, pas dans une entité. La Fondation a émergé avec trois volets : défendre, mobiliser, informer. On a levé 400 000
en une semaine pour des experts.
Volet juridique
Stéphane Blais :
On est à la Cour suprême du Canada pour déclarer les mesures sanitaires inconstitutionnelles et rembourser 100 millions $ de contraventions (1 500 $ ou 6 000 $ en récidive). Julie Lévesque a décrypté notre pourvoi en 8 vidéos, exposant les contradictions officielles et les rapports d’experts (Perronne, Toubiana, Craig).
Volet mobilisation
Stéphane Blais :
On a lancé des convois (85 km, octobre 2020) et des manifestations (50 000-75 000 personnes en 2020). Les réseaux sociaux ont amplifié, malgré les algorithmes Big Tech.
Volet action : Autosuffisance et santé
Stéphane Blais :
On construit une société alternative via l’autosuffisance alimentaire et la santé, besoins primaires exprimés par les citoyens.
Vision et espoir
Stéphane Blais :
On tisse un ciment social avec Réinfo Québec et d’autres groupes autonomes. En temps de guerre, on centralise ; en paix, on décentralise. Une crise est une opportunité. J’ai bâti un jardin autofertile il y a 3 semaines, aidé d’autres avec ma femme. Les liens intergénérationnels sont clés. Une fois les besoins primaires assurés, on réorganisera la société avec les idées d’Étienne, toi Louis, et Citoyen au Pouvoir.
Louis Fouché :
C’est porteur d’espoir : diagnostiquer, proposer des solutions, agir.
Stéphane Blais :
Il faut un engagement public – un "commitment". Réduisez les réseaux sociaux de 80 %, passez à l’action, aidez les autres. Mon credo : sagesse, altruisme, humilité. Choisissez le vôtre, travaillez-vous, visez le bonheur. On est dans un basculement : unissons-nous avant que le pouvoir ne revienne à la charge.
Louis Fouché :
Merci pour cette philosophie de l’action et du bonheur. Très bonne entrevue !
[Musique de fin]
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