Episode I: https://youtu.be/HMXxOdVNRfw?feature=shared
Episode II: https://youtu.be/Srokmmwh540?feature=shared
Episode III: https://youtu.be/U3xhITERZNY?feature=shared
Le machinima Escape Game, créé par Cris Uberman et discuté avec Louis Fouché, est une trilogie utilisant le moteur graphique du jeu vidéo GTA pour explorer des thématiques philosophiques, poétiques et sociétales. À travers trois épisodes, l’œuvre questionne la frontière entre réel et illusion, la digitalisation de l’existence, et la quête de sens dans un monde chaotique.
Épisode I :
Cet épisode introduit un univers où le monde numérique reflète une société robotisée, avançant vers un devenir inconnu malgré l’effondrement. Les personnages, avatars d’une réalité fragmentée, évoluent dans un environnement où les glitches (bugs) symbolisent la dissonance entre le virtuel et le réel. L’esthétique, mêlant horreur et beauté, utilise le jeu vidéo pour illustrer une crise existentielle, avec des images poétiques qui synthétisent le chaos ambiant. Le propos pose la question : l’image est-elle un mensonge révélant une vérité ?
Épisode II :
Le récit s’intensifie avec une métaphore puissante : un tsunami pandémique, représentant les vagues successives de crises (virales, sociales). Le protagoniste tente d’échapper à ce chaos en volant, symbole de liberté, jusqu’à atteindre la tour Eiffel, vue comme un centre autoritaire. Confronté à l’ennui et à la chute, il est terrassé par un éclair et un tsunami, marquant un retour brutal au réel. Cette épreuve initiatique permet au personnage de retrouver une fluidité corporelle, nageant là où d’autres périssent, suggérant un passage d’une intellectualisation stérile à une reconnexion au vivant.
Épisode III :
Le dernier épisode approfondit la mise en abîme, confrontant le spectateur à une société du spectacle où le faux surpasse le vrai. Les surfaces artificielles (bâtiments, rues) sont bien rendues, mais le vivant (visages, plantes) apparaît déformé, révélant l’incapacité du numérique à capturer l’essence du réel. Une scène provocante, où un personnage chevauche une seringue volante pour semer la destruction, illustre la violence du monde réel et numérique. L’œuvre conclut sur une réflexion : peut-on s’échapper des avatars et illusions ? Le « rien » visuel, où le moteur graphique échoue, devient le lieu du réel authentique.
Thèmes communs :
Les trois épisodes explorent la tension entre illusion numérique et vérité, la souffrance comme voie initiatique, et la critique d’une société addictée au virtuel. Les glitches, les écrans en abîme, et les métaphores (tsunami, vol, chute) servent à dépeindre un monde où le vivant est déformé par la digitalisation. Malgré des moments de violence grotesque, l’œuvre cherche la beauté et la tendresse, proposant une réconciliation avec le réel à travers une expérience philosophique et sensorielle.
Conclusion :
Escape Game est une méditation visuelle et narrative sur notre époque, utilisant le langage du jeu vidéo pour interroger notre rapport au réel, à la liberté, et à l’humanité. Chaque épisode, par son esthétique et son symbolisme, invite à dépasser les illusions numériques pour retrouver une vérité incarnée.
